Baie de l’Aiguillon rendez-vous des oiseaux migrateurs
La Baie de l’Aiguillon, le grand rendez-vous des oiseaux migrateurs
Sur les longues et hautes digues qui bordent le nord de la Baie de l’Aiguillon, on aperçoit au loin le pont de l’Île de Ré. Il scintille au soleil tel un arc d’acier tendu entre ciel et mer. Vers la droite, on devine les contours un peu flous de la pointe de l’Aiguillon. Elle ferme la baie en avant de l’île de Ré. Plus loin, c’est le vague liseré de l’île de la Dive, relique ultime du golfe des Pictons, dont les eaux recouvraient autrefois l’ensemble du Marais Poitevin actuel. Un peu plus vers la gauche on aperçoit le port du Pavé. C’est là que ballottent mollement les bateaux des mytiliculteurs. Devant nous, les prés-salés et les vasières s’étalent à perte de vue, sur plusieurs milliers d’hectares. À l’évidence, on y trouve des plantes qui aiment le sel. Par exemple les fameuses salicornes mais aussi une belle graminée dont le foin fait le bonheur des éleveurs de vaches de la région : les mizottes. On y rencontre surtout des milliers d’oiseaux migrateurs.
Baie de l’Aiguillon, Réserve Naturelle Nationale
Durant tout le printemps, la fin de l’été et une bonne partie de l’automne, ce paysage semble paisible et silencieux. Apparence seulement au premier abord, en fait le paysage est un peu encombré. Mais pas par n’importe qui ! Ce sont des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs qui se donnent rendez-vous ici depuis des siècles.
Ils viennent du Nord de l’Europe et parfois de beaucoup plus loin : de Sibérie et même d’Amérique du Nord… La baie est pour eux un havre de paix et un fabuleux garde-manger. Réserve naturelle nationale, la chasse y est interdite. La Baie de l’Aiguillon est l’un des sites les plus importants d’Europe de l’Ouest. C’est là que se posent ces oiseaux qui migrent vers l’Afrique au début de l’hiver et nous reviennent au printemps.
Qui sont ces migrateurs de la Baie de l’Aiguillon ?
Tous ces visiteurs ailés sont des spécialistes des zones humides, des vasières et autres marais. Ainsi cohabitent canards, oies, grues, échassiers, goélands, mouettes, sternes, courlis, busards, huîtriers, gravelots, etc. Certains jours, leurs va-et-vient sont incessants et l’on ne sait plus où donner de la tête… et des jumelles. Il est vrai aussi que pour renforcer son attrait, la géographie du lieu apporte des aspects multiples à cette baie. Ce sont donc mille recoins souvent méconnus à découvrir.
Selon l’endroit où l’on se trouve, le décor est changeant, parfois grandiose, parfois plus intime. Le temps et la curiosité sont nécessaires pour en savourer toutes les formes, toutes les couleurs. Il est des endroits plus secrets que d’autres. Il faut prendre le temps de les découvrir, comme, par exemple, la Pointe aux Herbes, les mizottes de Triaize, la digue des Prises, les dernières boucles de la Sèvre niortaise, les Portes de l’Epine… Ainsi, la Baie de l’Aiguillon se déguste lentement, au fil des saisons, des allées et venues… intercontinentales de cette gente ailée qui fascinent tous les visiteurs.
Observer les oiseaux au coeur de la réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré
Venant de l’est du Marais Poitevin, de Niort ou bien de Fontenay-le-Comte, il faut traverser plusieurs petits villages vendéens, au cœur du Marais desséché. Chaillé-les-Marais, Sainte-Radegonde-des-Noyers, Puyravault, Champagné-des-Marais, Triaize… Ainsi on atteint cette réserve pas comme les autres. Là, on prend la direction de Saint-Denis. Quelques kilomètres plus loin, la réserve est indiquée sur la gauche.
A votre arrivée, il faut alors passer un petit pont et parcourir plusieurs centaines de mètres à pied sur un chemin de bois construit sur pilotis. Vous allez alors rejoindre un lieu incroyable : l’observatoire de la réserve. Là, aux beaux jours, un ou une ornithologue vous accueille, jamais avare de conseils et d’explications. Cet observatoire est unique en France : vaste, confortable, mais surtout équipé de lunettes de vision pour bien observer les oiseaux. C’est un “must” que bien des réserves naturelles de France et d’ailleurs envient…
Cette réserve naturelle couvre donc un peu plus de deux cents hectares. Au fil de l’année, on peut y observer plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Ils affectionnent ces grandes prairies humides, inondées partiellement en hiver et au printemps. Depuis l’observatoire, c’est un bonheur de voir de très près ces animaux qui évoluent librement devant vous : sarcelles, échasses, avocettes, oies, vanneaux, guifettes, spatules, hérons, cigognes. Souvent un lièvre ose se montrer et traverse une bonne partie de la prairie, une autre fois, c’est un renard qui trottine en faisant gicler de petites gerbes d’eau.
Vous êtes au coeur de la nature, partagez un instant de vie de ces oiseaux, un moment privilégié dont on garde éternellement le souvenir.