Toutes les conditions sont réunies pour attirer une faune variée : mammifères aquatiques et terrestres dont la loutre d’Europe et les chauves-souris, oiseaux migrateurs ou sédentaires, nombreux insectes dont les libellules…Des espèces végétales rares et protégées caractérisent l’écosystème du marais
Sur ses 2 configurations, le marais desséché reconquis pour la culture et le marais mouillé, réservoir naturel d’eaux à restituer en cas de besoins, le Marais Poitevin offre une multitude d’essences végétales et animales assez remarquables. Faune et flore à découvrir lors de vos visites.
La richesse de sa faune, de sa flore, et de son bassin piscicole en font un secteur privilégié pour l’observation et la découverte de ses exubérances végétales, de ses myriades d’oiseaux, de ses rongeurs et mammifères en tous genres dont certains ne se trouvent qu’en de très rares exemplaires sur notre territoire national, comme la loutre par exemple.
Le Marais mouillé
C’est une vaste toile d’araignée de canaux souvent rectilignes, creusés initialement pour favoriser l’égouttement des eaux collectées quand les sols sont saturés après les périodes de fortes pluies, se déversant sur les bassins versants de l’arrière pays.
Très vite sur les berges fragilisées par les constantes montées et descentes des eaux au gré des marées, des implantations de frênes développent leur lacis de racines, emprisonnent les terres et stabilisent les bords.
Dès qu’on emprunte une barque, on peut remarquer et admirer ces serpents de racines longeant les bords.
Ici le frêne est roi, il est coiffé : on lui coupe régulièrement sa volumineuse chevelure en une coupe dite en tétard ; cette dernière limite sa croissance en hauteur donc sa prise au vent, permet l’utilisation des branches pour le chauffage des maisons et si l’été est sec, donne un complément de fourrage aux bovins à l’embouche ou en simple pacage dans les parcelles réservées aux bêtes de boucheries ou aux mères allaitantes. Les ombrages de cet arbre généreux proposent un abri bienfaisant pendant les forts ensoleillements estivaux aux ruminants souvent paresseusement allongés sous ces frondaisons bienfaisantes. Du tronc on tire un magnifique bois très utilisé au XIXe pour la réalisation de meubles régionaux toujours très prisés par les amateurs de mobilier rural typique.
A ses pieds, le long des berges ou paresseusement étalées dans l’eau, croissent en toute liberté et sans complexes de nombreuses espèces végétales. Leur présence ou leur absence est déterminée par la richesse de l’eau et sa profondeur, la rapidité d’évacuation et la nature du sol.
On peut ainsi voir cohabiter ou se succéder sphaignes et lentilles, macres et nénuphars, renoncules aquatiques et joncs, cératophyles et utriculaires, renouées aquatiques et salicaires ; sur les berges les racines au frais scirpes, acores, laîches croisent les iris d’eau, les massettes à feuilles larges. Les menthes champêtres côtoient l’angélique que la tradition locale et le savoir-faire ancestral transforment en liqueur ou bâtonnets confits pour pâtisserie et chocolaterie ; d’ailleurs la liqueur d’angélique était réputée autrefois pour lutter contre la peste c’était le remède miracle pour échapper aux bubons !!!!!
Autre occupant d’envergure : l’orme. Jusqu’aux dernières décennies les ormes ont colonisé le marais, ses variétés en droit fil ou ronceux , ont fourni l’autre bois d’ébénisterie du marais. Ce bois à la forte personnalité (on dit de lui qu’il travaille toute sa vie durant) inclut souvent dans sa sève des fragments de pyrite de fer qui déclenchent des gerbes d’étincelles au passage de la scie.
Par ailleurs, son fréquent bourgeonnement qui fait ressembler son cœur à un boutonneux adolescent nous a gratifié de magnifiques panneaux tortueux aux motifs quasi floraux que l’on peut encore admirer sur certaines façades de vieux buffets cabinets ou hommes debout, orgueil des artisans des deux précédents siècles. Ils sont la mémoire d’un savoir faire qui s’est exprimé dans des générations de familles d’ébénistes, ayant laissé encore à notre époque des noms célèbres et respectés. Dans ces arbres magnifiques tout fut bon : ses branches sont en effet le bois de chauffage pour les cheminées à l’ignition, avec celle du frêne, la plus intense, la plus colorée, la plus lumineuse et la plus calorique.
Derrière ce roi, les peupliers droits, fiers, à croissance rapide, filtrant journellement une importante quantité d’eau ce qui, dans un secteur saturé est appréciable, représentent une manne financière ; on le plantait à la naissance d’un enfant, on le faisait abattre pour son mariage.
Du peuplier a découlé une industrie du bois partant de l’abattage avec découpage des grumes en billes calibrées.
Puis passant dans une dérouleuse, les fines feuilles de bois encore humides étaient confiées aux ouvrières qui pliaient et agrafaient paniers cageots et barquettes diverses avec une rare dextérité. Des camions entiers déversaient leurs chargements dans les champignonnières, chez les fraisiculteurs et autres maraîchers. Les contreplaqués et les agglomérés ont été les richesses éphémères de nos petits villages.
L’ère du polystyrène et du plastique a fait s’effondrer cet équilibre économique presque autarcique. Le marché national a encore besoin de bois de charpente et il reste très prisé dans le domaine de la construction. La tempête de fin 1999 a fait disparaître tous les vieux bois arrivés au terme de leur vie, elle a saturé le marché, provoqué des faillites, mais quelque part a assaini le parc arboré et maintenant nous voyons repartir à la hausse la cote financière des bois et disons le, l’espoir.
Plus sporadiques mais impliqués dans l’économie locale, et facteurs de biodiversité, les saules et les vergnes serviront pour les outils l’osier pour les engins de pêche ou la fabrication des paniers.
Ce milieu aquatique, depuis le début de son occupation, est un lieu de pêche et de chasse. Il est d’ailleurs la base de l’alimentation des populations initialement réfugiées sur ces terres.
On y trouve d’ailleurs tous les poissons d’eau douce à l’exception de la truite.
L’anguille est reine et toutes les recettes locales valorisent ce poisson de choix.
Le brochet a sa place et ce grand carnassier fait le régal des pêcheurs par sa ruse et son côté bagarreur.
Le sandre, poisson importé, est très recherché pour la qualité de sa chair.
Carpes, tanches, perches, blacks, gardons et autres apportent leur diversité.
Ici l’habileté des hommes est infinie : elle a permis de mettre au point les techniques les mieux adaptées au milieu et à la ruse des proies convoitées.
C’est ainsi qu’ont fleuri nasses, bosselles, foènes ou cordelles, tramails et autres filets servant à piéger les poissons en chasse.
L’anguille a fait la richesse de ceux qui ont fait de sa capture et de son commerce leur métier, elle était vendue à Niort sur le marché et son dernier pêcheur professionnel vécut à Damvix ; les remises de sa maison renferment encore tout son matériel.
La chasse était et demeure profondément ancrée dans les modes de vie des maraîchins et il n’était pas rare d’entendre en confidence "ici on est braconnier de père en fils".
Cette réaction était normale dans ce secteur qui fut un lieu de non loi puisqu’il fut un refuge de populations marginales, bagnards échappés avant le départ pour Cayenne ou personnes en délicatesse avec la justice ou la société.
Jamais arquebusiers du roi ou maréchaussée n’entrèrent dans ce dédale de verdures propices aux embuscades et tellement insalubres que cet état était protecteur.
C’est ici que naquit à force de persévérance et de ténacité cette population appelée collibert, de col et liber en latin.
Celui qui est libre de ses pensées et n’a jamais été asservi, son empreinte circule toujours dans les plates qui sillonnent les canaux.
Les subtilités de la chasse, c’est à dire tout ce qui est défendu fleurissent ici et il y a quelques dizaines d’années seulement on allait encore aux alouettes au traîneau ou à la grive à la raquette, survivance de cette époque faste, la foire aux alouettes de Benet qui a conservé son nom.
Dans cette zone de passage des migrateurs, comme partout sur la façade atlantique, tirer le gibier d’eau est une seconde nature et la chasse à l’affût et à la tonne s’est multipliée : on y attend le gibier à l’abri alors que les appelants lâchés tout près l’interpellent
Dans ces zones humides que sont les communaux le gibier abonde - oies et canards sauvages de toutes sortes pluviers vanneaux « qui n’a pas mangé de vanneau n’a pas mangé de bon morceau »- jusque dans l’intérieur des marais et des plaines contiguës où il n’est pas rare de faire lever une compagnie de perdrix ou même des bécasses.
Dans ces communaux les chasseurs pratiquaient la chasse à la vache, le chasseur se dissimulant tout simplement derrière une vache dressée à l’approche et aux coups de fusil !
La Faune
Il est impossible d’évoquer tout l’éventail de la faune de ces marais jusqu’à la baie de l’Aiguillon, il faudrait énumérer le contenu de tous les guides ornithologiques pour en venir à bout. Disons seulement que les centres d’observation des oiseaux installés dans les réserves promettent des moments inoubliables...
Sur le « détaché » marais épongé et affecté à la culture surtout céréalière, les rapaces sont légion.
Les diverses variétés de faucons, milans, éperviers, vautours, bondrées ou busards alternent avec les nocturnes effraies, hulottes, crécerelles.
Tous se gavent des mulots, musaraignes, campagnols ou autres lérots présents partout sur ces terres.
C’est un incessant balai dans le ciel estival. Il faut nourrir les nichées voraces qui attendent à l’abri dans les taillis ou au milieu des emblavures.
La multitude des variétés de passereaux est impressionnant. Marais mouillé, marais desséché ou mizottes de la baie de l’Aiguillon sont des refuges incomparables. Il suffit d’un peu de temps et de patience pour se régaler en observant leurs manèges incessants.
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