Un espace naturel protégé
Comme Le Langon, le Poiré-sur-Velluire était un ancien port du golfe des pictons; son ancien bourg a été déplacé, il n'en reste qu'une chapelle en ruine, en plein champ. Aujourd'hui son communal est une réserve volontaire protégée où les oiseaux du marais côtoient volontiers chevaux et bovins pendant l'été.
Un paysage de canaux ouverts sur la nature
Du latin petracum (vadum), « gué empierré » qui a donné « Poiré » et du nom du village voisin, Velluire.
Du berceau de la commune situé à 2 km du bourg actuel, n’en subsiste que la Chapelle, Notre Dame de Coussais du XIIe siècle, en ruine.
Le bourg actuel du Poiré sur Velluire, au Ve siècle n’est qu’un village de pêcheurs défendu par une forteresse érigée au débouché de la rivière la Vendée.
Le seigneur s’enrichissait alors au moyen de péages établis à son profit sur la navigation de la Vendée. En 1412, le château soutient un siège contre les Bourguignons qui ravagent la contrée.
Le château du Poiré sur Velluire
Photo : Mélusine-Accueil – Auteur : InteliSoft
En 1593, Antoine Barlot en fait démolir une partie pour construire un château Renaissance.
A la fin du XVIIe, il devient la propriété des De Creil.
A la Révolution, le domaine est vendu et morcelé. Le château est alors le plus souvent inhabité.
De 1888 à 1928, le château est transformé en laiterie-fromagerie, Auguste Lepetit en est le propriétaire, et la marque célèbre prospère ensuite en Normandie.
Le château se retrouve en ruine en 1976, date à laquelle il est racheté par un particulier qui entreprend sa restauration. La façade et deux tours ont retrouvé leur éclat d’origine.
En 1525, Saint-Nicolas du Payré est une petite chapelle, citée comme dépendant de Notre Dame de Coussais, l’église paroissiale. Elle ne comprenait que le chœur, mais en 1601, lors du passage du grand vicaire de l’évêque de Maillezais, il est écrit qu’à Coussais ne se déroule aucun service, ce qui prouve que St Nicolas fait office d’église paroissiale.
Ce sont les seigneurs Barlot, qui au milieu du XVIIe la font agrandir et restaurer.
Sous la révolution elle devient » temple de réunions « .En 1806, grâce aux fonds distribués par Napoléon, la commune effectue les réparations pour qu’elle redevienne un lieu de culte. En 1856 et 1899 elle est agrandie.
Un village qui conserve précieusement les traces du passé
Dans cette église figure Notre Dame du Bon Secours qui proviendrait de l’ancienne chapelle Notre Dame de Coussais : sur le socle émergent trois têtes d’anges ; elle porte une couronne et un manteau fleurdelisé.
Le retable baroque très Louis XIII est un des plus beaux du sud de la Vendée, construit en 1654, il est surmonté de la statue de St Nicolas. Au centre du retable trône le tableau de la nativité attribué à l’école de Poussin, la scène représente la naissance du Christ, la toile a été restaurée en 1996.
Le blason de la famille Barlot se trouve sur une clef de voûte de l’église St Nicolas, restaurée par René Barlot de 1651 à 1654 : les trois croix laissent supposer qu’un seigneur Barlot a participé aux croisades, les armes sont entourées du collier de St Michel créé par Louis XI.
Le logis de la Boissière a perdu ses tours; ses façades et son pignon ont conservé des éléments d’architecture Renaissance : fenêtres à meneaux.
C’est Barnabé Brisson, conseiller du roi, avocat général au parlement de Paris qui fait construire cet hôtel noble. Ce logis possède deux cheminées remarquables par leurs belles moulures gothiques et par leurs manteaux qui reposent sur des consoles cannelées sur socle.
De l’auberge des Trois Chandeliers subsiste un blason gravé portant la date « 1618 », elle était située à proximité du port où se déroulait un important trafic de denrées, de bétails et matériaux depuis le XIIIe siècle.
La fontaine sur la place du marché est un puits sur lequel on a installé une pompe actionnée par une manivelle roue, elle a été restaurée en 1989. Une autre identique se trouve près de l’église.
Des pérotins au destin hors norme
Parmi les hommes qui ont marqué l’histoire, il faut citer David Pierre Ballard, vicaire à Notre- Dame, puis curé du Poiré en 1762. En 1789, il est élu député du bas Poitou à l’Assemblée constituante où il siège à gauche .Il est l’un des trois curés du Poitou ayant rejoint le tiers état lors du serment du jeu de Paume.
Un autre Pérotin célèbre : Ernest Guyonnet né le 18 novembre 1872 au Poiré, décédé le 21 janvier 1935 à la Roche sur Yon, sans alliance, ni descendance. Cet enfant du pays a été directeur de l’Orphéon et professeur de musique à la Roche, il jouissait d’une grande notoriété : chansonnier, poète et compositeur de talent, il avait obtenu, pour ses chansons, le prix Léopold Bellan. Son père et son grand-père étaient tisserands au Poiré.
L’activité économique du Poiré-sur-Velluire a toujours été essentiellement agricole. La place du marché connaît jusque dans les années 1960, d’importants négoces d’œufs, de volailles et de fromages proposés par les Huttiers, c’est-à-dire les petits fermiers des marais mouillés.
Ces marais apparaissent dès le XIIe siècle avec les premiers travaux d’assèchement du Marais Poitevin, les seigneurs et abbés concèdent ces surfaces aux habitants des paroisses contre paiements de certains droits.
Le marais du Poiré sur Velluire est une vaste prairie de 250 ha inondable, clôturée par une ceinture de fossés, gérée par la commune et le parc naturel régional.
Le communal du Poiré sur Velluire
Photo : Mélusine-Accueil – Auteur : InteliSoft
Chaque année à son ouverture par la commune, mi-avril, les éleveurs amènent leurs animaux : les bovins sont marqués aux cornes, à la manière traditionnelle. Repas champêtres, expositions, animations, promenades en charrettes à cheval, marchés couverts sont organisés par la commune.
Chaque printemps, des sorties découvertes de la faune sont organisées par la L.P.O. La réserve communale est un important site communautaire pour les oiseaux : les espèces nicheuses (le vanneau huppé, l’alouette des champs, le chevalier gambette, la barge à queue noire,la bergeronnette printanière, le tarier des prés, le tarier pâtre, le verdier d’Europe, le pigeon ramier…), les espèces migratrices (le canard pilet, le canard souchet, le canard col vert, la sarcelle d’hiver, le canard siffleur, les oies cendrées, les goélands cendrés, argentés et bruns, les mouettes rieuses et la grande aigrette), les espèces hivernales : le canard pilet, la sarcelle d’hiver, les vanneaux huppés et pluviers dorés.
Une petite commune calme du Marais Poitevin à venir découvrir…