La Côte Atlantique
Pins et mimosas embaument sous la caresse du vent qui jadis faisait tourner les moulins dont certains se dressent encore sur les hauteurs des dunes.
Vent et soleil sont aussi bénéfiques aux sauniers traditionnels de l’île. Quadrillage géant, souligné de petits talus, les bossis, les œillets ou bassins des marais salants reçoivent l’eau de la mer par de petits canaux ou étiers. L’eau s’évapore, le sel se cristallise, sel gris que le saunier tire à l’aide d’un outil spécifique, le simoussi. La fleur de sel ou sel blanc se ramasse en surface. Le sel mis en petits tas, les mulons, est ensuite stocké dans les salorges, constructions de bois en bordure des marais.
La bonotte de Noirmoutier
Les premières récoltes sont parfois vendues aux enchères et peuvent atteindre des prix prohibitifs : le 20 avril 1996, lors d’une vente aux enchères à l’hôtel Drouot à Paris, un lot de 5 kg de bonnottes a été acheté par un particulier au prix de 15 000 francs (soit 457 € le kilogramme).
De la fleur de sel sur une bonotte, cette pomme de terre goûteuse et iodée, cultivée sur goémon, si chère aux chefs étoilés, voilà un plat de roi ! Accompagnez-la de quelques asperges sauvages récoltées sur les dunes…
Autres produits à cueillir dans les marais, la Salicorne au petit goût acidulé, qui se conserve dans du vinaigre blanc et se sert parfois en salade.
Pour retrouver le charme suranné des années 30, ses cabanes de plages, traversez le bois de la Chaise et découvrez la plage des Dames.
Ce moment de nostalgie passé, retour sur le continent dans le Marais Breton-Vendéen qui s’étend de Bourgneuf à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Ancien golfe parsemé d’îlots, le marais a été asséché au cours des siècles à l’aide de canaux. Les marais salants sont devenus « pâtures fermées » pour l’élevage des mulets et des anguilles.
La « Bourrine »
La bourrine est une construction de type vendéen que l’on rencontre dans les zones marécageuses de cette région. Avec des murs en terre et recouverte d’une toiture de roseaux, elle est un exemple de l’exploitation des ressources locales pour la construction de bâtiments. La plus connue étant la Bourrine du Bois-Juquaud située sur la commune de Saint-Hilaire-de-Riez.
Ici ou là se cachent encore quelques bourrines, maisons basses en « bourre » (terre malaxée avec de la paille) et couvertes de « rouches » ou roseaux.
Laissons les marais pour la forêt des Pays de Mont et la Corniche Vendéenne qui va de Sion à Brétignolles sur Mer, avec de curieux rochers et des criques. La corniche de Boisvinet est bordée de villas de la Belle Epoque.
Saint Gilles est un port de pêche actif où la sardine est reine. Elle y est mise en conserve ainsi que l’anchois.
De Saint Gilles on embarque pour l’Ile d’Yeu.
Frappée par les eaux et le vent, sauvage et rocheuse à l’Ouest, sableuse et verdoyante à l’Est, lumineuse en tous points, nature sauvage et préservée, elle est le joyau du littoral vendéen.
Occupée dès la préhistoire, la présence de mégalithes en témoigne, dès le VIe siècle, un monastère y est fondé. Au XIe, des bretons s’y installent. L’île qui appartient à des seigneurs qui se succèdent sera vendue au roi au XVIIIe.
La Citadelle ou Fort de la Pierre Levée fut le lieu de détention du Maréchal Pétain qui s’y éteindra.
Retour à Saint Gilles pour poursuivre notre périple côtier. Quelques falaises nous rappellent que nous sommes au point de contact entre le massif armoricain et le bassin aquitain. Les estrans rocheux en sont un exemple parfait. C’est dans ces estrans qu’à marée basse on pratique la pêche à pied : palourdes, clovisses, vernis, coques, bigorneaux, pignons, couteaux, patelles ou berniques. Les enfants quant à eux ramassent les « grains de café », petit coquillage rappelant les « porcelaines » des îles dont on fait les colliers.
Les Sables une longue histoire navale
Le XVIIe siècle marque l’apogée de la ville des Sables-d’Olonne, devenue premier port morutier du royaume. Plus de cent bateaux arment pour la pêche à la morue sur les bancs de Terre Neuve. Le Port des Sables-d’Olonne est ainsi doté de plusieurs phares, à cause de son accès difficile dû à des hauts fonds proches du chenal d’entrée : le phare de l’Armandèche, le phare de La Potence, le phare des Barges et le phare de La Chaume dit aussi de la tour d’Arundel.
Faisant suite à la corniche rocheuse, voilà les longues plages de sable. Celle des Sables d’Olonne porte bien son nom.
Les Sables d’Olonne furent au départ un port avec chantiers navals d’où partaient à la découverte du nouveau monde de beaux navires. Il est donc naturel que parmi ces aventuriers quelques flibustiers vinrent se glisser tel Nau dit l’Olonnois.
La pêche à la morue fut la grande activité du port des Sables avec les Terre Neuvas. Aujourd’hui, elle fait place à la pêche au filet pour les soles, bars, merlus, pêche au casier pour les crabes, homards et araignées ou à la palangre pour les bars et thons.
Le quartier typique des maisons de pêcheurs est à La Chaume. Depuis le Prieuré Saint Nicolas, du XIe, aménagé en fort au XVIIIe vous aurez une vue magnifique sur la baie.
Autre quartier à découvrir, l’Ile Penotte aux ruelles étroites, même très étroites puisque s’y croiser est pratiquement impossible, et aux façades harmonieusement décorées de coquillages en tableaux ou fresques réalisés par Danielle Aubin-Arnaud. L’arrière pays d’Olonne est longé d’une forêt sur 15 km : chênes verts, pins maritimes, acacias et érables.
Dans ces pins, en bordure de mer, Saint-Vincent-sur-Jard est fier d’avoir été pendant de longues années le lieu de villégiature et de repos d’un homme illustre, Clemenceau qui s’y consacrait à l’écriture et y recevait son ami et peintre Claude Monet dont l’influence se retrouve dans l’agencement du jardin.
On ne peut passer à Saint Vincent sans visiter l’abbaye de Lieu-Dieu qui fut fondée au XIIe siècle par Richard Coeur de Lion.
Vague de Jazz dans la région !
Le festival « vague de Jazz » créé en 2002 se déroule de la fin juillet au début août. Pour ses dix ans, été 2012, Vague de Jazz présenta 24 concerts presque tous gratuits ; il présente un éventail large de la musique de jazz. Les concerts sont essentiellement donnés à Longeville-sur-mer et aux Sables d’Olonne
Un petit détour par Saint-Hilaire-la-Forêt, voisine de Saint-Vincent-sur-Jard, vous fera découvrir une multitude de dolmens et menhirs, menhir d’Avrillé, dolmen de la Frébouchère, car nous sommes ici dans la partie vendéenne la plus riche en mégalithes.
Après la pierre, le sable, les grandes plages de La-Tranche-sur-Mer, site favori des sports extrêmes : planche à voile, surf, kitesurf, bodysurf, char à voile.
Laissons la plage aux sportifs et rejoignons l’Aiguillon-sur-Mer par l’intérieur des terres en passant par Saint-Michel-en-l’Herm.
Ancienne île du golfe des Pictons, proche de l’Anse de l’Aiguillon, protégée de la mer par des digues entre lesquelles s’étendent les prés salés ou mizottes, on y rencontre les troupeaux de moutons qui donneront les fameux agneaux de pré-salé.
Retrouvons la mer et le vent, le cordon dunaire planté d’oyats et d’asters maritimes, la flèche littorale de la Pointe d’Arçay d’où votre regard balaiera le panorama sur 360°, de l’embouchure du Lay au port de La Pallice en passant par l’Ile de Ré.
Votre oeil remarquera à marée basse une forêt de pieux, ce sont les bouchots sur lesquels s’accrochent les moules. Déjà très appréciées des romains, les moules de l’Aiguillon sont excellentes et réputées. Les conditions thermiques et salines requises pour les huîtres, plates ou creuses, sont ici idéales.
Réserve naturelle nationale
La baie de l’Aiguillon est avec la pointe d’Arçay un lieu de grande importance ornithologique. Ces deux sites abritaient au début des années 2000 selon l’IFEN environ 74 000 oiseaux dont 47 000 limicoles, le reste étant essentiellement constitué de canards pilet, oies cendrées et tadornes de Belon.
La baie de l’Aiguillon est riche en plancton, crevettes grises, vers et petits coquillages dont sont friands les oiseaux tels que guifettes, fuligules, tadornes, avocettes, bécasseaux, huitriers-pies, oies bernaches.
La réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré permet d’observer les oiseaux migrateurs.
Outre la conchyliculture et la mytiliculture, une autre activité a longtemps été dynamique à l’Aiguillon, la culture florale et surtout les plantes à bulbe pour lesquelles le sable et les conditions climatiques là encore convenaient en tous points.
Notre périple commençait par le bras tendu de l’île de Noirmoutier, extrémité nord de la côte vendéenne et se termine au bout de la flèche de la pointe d’Arçay, extrémité sud de la côte vendéenne.