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Le Marais Poitevin

D’une nature exubérante, le Marais Poitevin est cependant un univers totalement créé par l’homme à travers les temps.

Le Marais Poitevin est la deuxième zone humide de France et la plus grande du littoral atlantique.

Fred et Jamy nous font découvrir le Marais Poitevin
par C’est pas sorcier – France3, publiée le 27 mars 2013

 

D’une superficie totale de 100 000 ha, il comprend 3 zones bien séparées : le Marais desséché d’environ 65 000 ha, le Marais mouillé ou Venise verte, de 30 000 ha et le Marais maritime, zone de « Mizottes » ou prés salés de 5000 ha, le long de la baie de l’Aiguillon.

Au départ, était le golfe des Pictons, ainsi appelé du nom d’une ancienne tribu celte occupant les lieux, vaste estuaire maritime, de Niort, à la baie de l’Aiguillon. Ce golfe était parsemé d’îles calcaires, qui sont aujourd’hui encore les témoins de cette époque avec leur falaise abrupte, se dressant, hier face à la mer, et aujourd’hui face aux cultures du Marais.

A partir de 1500 ans avant J.C., une lente remontée des eaux a progressivement comblé cet espace maritime, dont il ne reste que la baie de l’Aiguillon, par des sédiments marins et des alluvions venus de terre.

Le label Grand Site de France attribué au site du Marais Poitevin
Le ministère a signé le 20 mai 2010 la décision d’attribution du label Grand Site de France® au site classé du Marais Poitevin, pour la qualité de la préservation et de la gestion du site. En savoir plus sur ce label.

Cette opulence naturelle et la richesse des ces terres nouvelles font des envieux, mais bien que la présence humaine soit attestée tout au long de l’Histoire, la mise en valeur du Marais ne se fera que sous l’impulsion des riches abbayes du Golfe, dont la plus fameuse est l’Abbaye de Maillezais, à l’influence considérable.

Les techniques mises en oeuvre à cette époque médiévale sont toujours d’actualité et sont encore employées de nos jours.

L’abbaye de Maillezais : Fondation
Le récit fait en 1060 par le moine Pierre nous dit qu’au cours d’une chasse, la femme du comte Guillaume Fiers à Bras, Emma, découvre dans l’île de Maillezais, les ruines d’une chapelle Saint-Hilaire et décide d’y fonder un monastère vers 976.

Abbaye de maillezais

Pour créer un marais dit  » desséché « , il faut l’isoler de la mer par une digue maritime, puis le protéger des eaux venant de la terre par les rivières par des digues intérieures : les levées. Les levées déterminent le périmètre à assécher et un canal est creusé à l’intérieur des levées pour collecter les eaux de pluie et les résurgences et les conduire directement à la mer par un canal évacuateur. Le plus célèbre de ces canaux est le canal des cinq Abbés, unissant les abbayes de l’Absie, Saint-Maixent, Maillezais, Nieul-sur-l’Autise et Saint-Michel-en-l’Herm pour mettre en valeur les Marais du Petit Poitou.

Ces canaux se terminent par des « Portes à la mer », grandes portes en chêne à double vantaux, qui s’ouvrent à marée basse pour vider le Marais et se referment à marée haute par la seule force du courant, en isolant ainsi le marais de la mer. Ces portes sont toujours en activité et peuvent être vues dans l’anse du Brault où se jette l’ensemble des canaux évacuateurs à la mer.

Humphrey Bradley
Il est à l’origine des premières études sur le Canal de Bourgogne, reliant la Méditerranée à Paris par la Saône, puis Henri IV lui confie alors une étude sur une jonction de la Seine à la Saône en Auxois par l’Yonne, Sully donne la priorité à la liaison Loire-Seine par le canal de Briare. Que de grands travaux préfigurant les tracés actuels de notre navigation fluviale.

Cette disposition entre Marais desséché et Marais Mouillé perdure actuellement.

La guerre de cent ans et surtout les guerres de religion ont malheureusement ruiné ce Marais monastique, qui aujourd’hui comme hier ne peut survivre qu’avec un entretien permanent des digues et des canaux et Henri IV ne trouvera qu’un marais dévasté, à sa prise de pouvoir en 1589.

Pour redonner un élan aux dessèchements, il nomme le hollandais Humphrey Bradley,  » maitre des digues  » et octroie d’importants avantages fiscaux aux investisseurs, niche fiscale avant l’heure.

Le XVIIe siècle donne un nouvel élan aux dessèchements avec la formation des syndicats de marais qui vont gérer les travaux de création et d’entretien, d’abord dans la partie mise en valeur par les moines, puis plus vers les terres, avec des difficultés techniques croissantes. Il faut, en particulier éviter que les eaux des canaux évacuateurs ne se mêlent aux eaux des affluents de la Sèvre : la Vendée et les Autizes. Des ouvrages spécifiques, les aqueducs, sont mis en place à l’Ile d’Elle et à Maillé, pour séparer les flux.

Paysage du marais

Pendant tous ces aménagements la partie  » Mouillée  » des Marais était restée toujours sauvage, avec ses roselières. Son développement sera beaucoup plus tardif et ne débutera vraiment qu’au XIXe siècle.

Les habitants creuseront une multitude de fossés pour drainer les eaux et surélever les terres, bordant les fossés de frênes taillés en têtard pour tenir les berges et utilisant les barques plates, les  » batais  » pour se déplacer dans ce dédale de canaux.

Les frênes têtards
En les taillant régulièrement, on ne laisse pas le tronc pousser au-dessus d’un mètre cinquante ou deux mètres. L’arbre est donc trapu, et développe un réseau de racines important qui maintient les berges. La taille des « têtards » permet de connaître l’utilisation originelle de chaque parcelle : une parcelle bordée d’arbres taillés à moins d’un mètre cinquante était vraisemblablement vouée au maraîchage, tandis que des arbres plus hauts indiquent une prairie d’élevage.

Les frênes têtards

Ils développeront les cultures de mogettes, l’élevage, avec les célèbres vaches Maraîchines, petites vaches rustiques bien adaptées à ce milieu et qu’on pouvait transporter sur les plates, et la culture du peuplier de Virginie dont le bois sert, encore aujourd’hui, à confectionner les cagettes d’huîtres.

Malgré sa mise en valeur, le Marais mouillé est resté une zone d’expansion des rivières en crue et régulièrement les eaux envahissent ce territoire, noyant les paysages pour faire un « Marais Blanc » vaste lac éphémère.

Ce développement de la « Venise Verte » est assez récent, mais son apogée a été assez bref puisqu’après guerre la mécanisation agricole entraînera son déclin économique mais ce fait laissera la place à une zone agréable, très appréciée par les touristes.

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