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Le Bocage Vendéen

Où qu’il se trouve un bocage est un territoire où les champs et pâturages sont enclos par des talus portant, buissons, haies ou arbres alignés. L’habitat y est dispersé en hameaux ou fermes isolées souvent de granit et couvertes de tuiles rondes. Ce type de paysage remonte essentiellement au Moyen Age.

Pendant les saisons humides, les parcelles closes se trouvent protégées du vent par les haies, refuges de nombreux oiseaux (buses, pinsons, huppes fasciées) et du ruissellement des eaux par les fossés parfois très larges, ce sont alors des « chemins creux ».
Pendant les saisons sèches, les mêmes fossés permettent d’irriguer les parcelles. La taille des haies procuraient un complément de bois de chauffage aux agriculteurs.

moulinsLes moulins du mont des alouettes
On en comptait encore huit à l’époque de la Révolution, mais ils furent incendiés par les républicains lorsque ceux-ci envahirent la Vendée en octobre 1793. Ces destructions visaient à affamer les populations et à supprimer ces tours dont les ailes servaient de signaux aux insurgés.

La spécificité du bocage vendéen est de présenter deux « bocages » :
le haut bocage, frontière avec l’Anjou, s’étendant de Montaigu au nord-ouest à Saint Pierre du Chemin au sud est, et traversé par la Sèvre Nantaise.
le bas bocage, limité au nord est par les Marais Breton-Vendéen, à l’ouest par le littoral et au sud par la plaine, parcouru par les deux Lays.

Le Haut Bocage Vendéen est la partie la plus élevée, dominée par le Mont des Alouettes d’où la vue panoramique est exceptionnelle : de Nantes à Pouzauges en passant par la mer.

Haut lieu de la Vendée Militaire, ce mont est d’abord occupé par un camp de légionnaires romains dont les casques décorés d’alouettes seraient à l’origine du nom donné au mont.
Au XVIe siècle, sept moulins à vent y sont implantés et joueront un rôle important dans les Guerres de Vendée. Aux alentours, les regards des insurgés fixaient leurs ailes dont la position traduisait les manoeuvres des républicains : il existe un langage des moulins.
La fille de Louis XVI, la duchesse de Berry fit édifier sur les lieux une chapelle.

saint-michelLa statue de Saint-Michel à Saint-Michel-Mont-Mercure
Réplique exacte de celle qui domine la basilique Notre-Dame de Fourvière, à Lyon, en cuivre rouge au départ, le 1er exemplaire de la statue de l’archange avaient été préparé pour l’exposition universelle de Paris de 1889 et devait rejoindre la basilique de Lyon après l’événement.

Restons sur les sommets vendéens : le Mont des Alouettes est devancé par Saint-Michel-Mont-Mercure (285 m), village aux maisons de granit, lui-même dépassé par Puy Crapaud qui revendique 288 m et un panorama à 360° sur toute la Vendée. Les deux autres points culminants sont le Bois de La Folie, peut-être un Bois Sacré pour le culte druidique et le Puy du Fou célèbre dans le monde entier pour son Grand parc de 40 ha et sa cinéscénie unique au monde.

Le Haut Bocage vendéen est mystérieux, c’est la « Vendée aux lèvres closes scellées par un signe de croix » !

Nombreuses sont les croix ici ou là au détour d’un chemin creux : croix hosannières, croix de mission et arceaux, calvaires.
Retenons les croix hosannières des Chatelliers-Châteaumur, Boufféré, Réaumur, La Chapelle-Thémer dont certaines sont classées Monument Historique ; ces croix sont des monuments funéraires en mémoire des morts.
Les croix de mission – la mission étant une ré-évangélisation post-révolution- et arceaux -un arceau associant un calvaire et une niche vitrée abritant une statue de Vierge- étaient élevées à l’occasion de missions Montfortaines ou pour exaucer un voeu ou encore effectuer une action de grâce.
Autres croix typiques du bocage, les croix blanches tracées au lait de chaux au-dessus des portes des fermes : certains l’interprètent comme un signe tutélaire, d’ordre superstitieux, pour protéger l’habitation ou les bâtiments agricoles contre les « mauvais génies ».

pouzauges

Patrimoine religieux et bocage sont étroitement liés et on ne peut passer sous silence l’incontournable ville sainte de Saint-Laurent-sur-Sèvre, au coeur de la « Suisse Vendéenne ».
C’est le Père Louis-Marie Grignon de Montfort qui la rendit célèbre : il y fonda trois institutions religieuses. Missionnaire apostolique dans la campagne française, il fut en Vendée à l’origine du culte du Sacré Coeur, Sacré Coeur qui deviendra l’insigne de la lutte contre la Révolution.

De la croix à l’Eglise, le lien est fait : celle du Boupère est une église exceptionnelle puisque fortifiée avec échauguettes, meurtrières, canonnières et chemin de ronde. Fortifiée également l’Abbaye de la Grainetière, en témoignent quelques vestiges que guerres de religion et guerres de Vendée ont épargnés.
De belles églises romanes comme celle de Pouzauges aux peintures murales du XIIIe siècle, le Prieuré de Grammont fondé au XIIe siècle par Richard Coeur de Lion, isolé du monde, sobre et dépouillé.

Le Haut Bocage possède également un grand nombre de châteaux aux remarquables donjons : ceux de Saint-Mesmin, de Sigournais -remarquable forteresse du XVe au donjon flanqué de deux tours-, de Bazoges-en-Pareds dont le chemin de ronde offre une vue panoramique sur la région, de Pouzauges -dot de l’épouse de Gilles de Rais possesseur du château de Tiffauges dont chemin de ronde, tours, donjon et chapelle s’animent de reconstitutions historiques en période estivale.

Comment ne pas s’attarder sur Tiffauges et son passé « sulfureux ». Gilles de Rais compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, à la disparition de cette dernière, tomba dans une vie de débauche, vouée à la sorcellerie et à l’alchimie. L’histoire de Gilles de Rais rejoint celle légendaire de Barbe-Bleue !

Château de Gilles de Rais (Tiffauges) par Vendee-CG85

 

Le Bas Bocage Vendéen est sillonné de nombreux cours d’eau : le Grand Lay et le Petit Lay, la Petite Maine, La Boulogne, La Mère.

On y trouve donc des vallons verdoyants, des forêts, dont le Massif Forestier de MerventVouvant, mythique forêt de Mélusine, et un bassin houiller à Faymoreau.

Les rivières furent aménagées par la main de l’homme et plusieurs barrages édifiés : le barrage de Mervent produisant électricité et alimentant en eau potable la moitié du Sud Vendée, le barrage de Pierre Brune et à l’ouest de Chantonnay le barrage de l’Angle Guignard.
Le barrage de Mervent, vidé régulièrement pour contrôle laisse découvrir au promeneur un magnifique pont roman.

La fée Mélusine hante-t-elle toujours Mervent ? La rencontrerez-vous dans sa tour de Vouvant du haut de laquelle on contemple le pays de La Châtaigneraie ? Si le temps est clair, peut-être devinerez-vous le village de Mouilleron qui vit naître Clemenceau et le Maréchal de Lattre de Tassigny, ou le village de Réaumur et son Manoir des Sciences.

Haut Bocage ou Bas Bocage, les deux territoires recèlent un riche patrimoine bâti : le Bas Bocage a aussi ses moulins à vent – ceux de Mouilleron étaient au nombre de treize -, ses donjons comme celui du château des Essarts, une Eglise à la façade fortifiée à La Chaize-le-Vicomte.

vouvant

En longeant le cours de La Boulogne, on rejoint la forêt de Grasla où plus de 2000 personnes vivaient de façon plutôt précaire pendant les Guerres de Vendée et où Charrette et ses hommes trouvèrent refuge avant de se faire arrêter dans les Bois de La Chabotterie.
Le Logis de La Chabotterie est un logis clos du XVIIIe siècle : autour d’une cour fermée le logis seigneurial et les communs au décor intérieur intégralement reconstitué en font un lieu de visite privilégié.
C’est non loin de là, aux Lucs-sur-Boulogne et ses alentours que les massacres de femmes et d’enfants par les Colonnes Infernales de Turreau eurent lieu et où aujourd’hui un mémorial émouvant se dresse. Jouxtant le mémorial, l’Historial de Vendée retrace sur plus de 3000 m² l’histoire de la Vendée de la préhistoire à nos jours. Le musée se parcourt tel un livre d’histoire…

A quelques kilomètres de là, tournons une autre page de l’histoire, celle de La Roche-sur-Yon. Son urbanisme du XIXe siècle et son développement sont le résultat de la volonté d’un homme dont elle portera le nom avant de s’appeler La Roche sur Yon, puisqu’elle s’appela Napoléon-Vendée. Plan géométrique, larges artères à angle droit, immense place pouvant accueillir plus de 20 000 soldats, tout semble conçu pour une vie « militaire » !
La fierté de La Roche sur Yon est surtout à placer dans son haras, un des haras de France les plus importants. Etalons pur-sang anglais, trotteurs et superbes chevaux de trait s’y côtoient ; forge, sellerie et maréchalerie sont aux petits soins pour que les magnifiques spectacles équestres qui y sont donnés vous laissent un merveilleux souvenir.

Haut Bocage et Bas Bocage par leurs différences et leur complémentarité participent à l’unité vendéenne.

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