Baudet du Poitou, un âne du Marais Poitevin courageux et vaillant
Le Baudet du Poitou, un âne très différent des autres ânes par sa taille, son allure et son épaisse toison. S'il n'étaient plus que 44 baudets en 1977, un plan de sauvegarde a bien fait remonter les effectifs. Calmes et lents mais aussi intelligents et dotés d'une force exceptionnelle ils sont une amitié sans danger pour les enfants et une invitation au câlin.
Le nom « baudet » vient de l’ancien français « baud », « bald » qui veut dire gai, lascif, hardi.
Cet âne du Poitou est très différent des autres ânes, par sa taille et son allure, mais surtout par sa toison sombre et épaisse.
Petit rappel sur les croisements ânes-chevaux et les résultats.
– un cheval ou étalon et une jument donnent un poulain
– un cheval et une ânesse donnent un bardot
– un âne (baudet) et une jument donnent une mule ou un mulet
– un âne ou baudet et une ânesse donnent un ânon ou fedon
Le bardot est plus petit que le mulet et présente moins de qualités que le mulet, c’est pour cela que le mulet a toujours eu plus de succès que le bardot.
L’origine de l’âne du Poitou reste empreinte de mystère mais la race est déjà réputée dès le moyen âge.
Domestiqué avant le cheval il tire charrues, carrioles, tourne les meules à grain, etc…
La mule poitevine avait les faveurs du clergé et au IV ème siècle, Saint Hilaire, évêque de Poitiers en était déjà un fervent utilisateur. Toutefois, on ne sait dire pourquoi le monde entier envie cette race uniquement localisée en Poitou !
Il y a un secret dans l’élevage de cet animal. En effet très fragile les premières années de sa vie, on chouchoute et cajole le fedon ou ânon. Nourri de grains, de foin de bonne qualité, il grandit et grossit vite. Dès l’âge de 2 ans on teste sa qualité de reproducteur mais il n’atteint sa taille définitive qu’à 4 ans. Passé ce cap difficile, il peut alors vivre jusqu’à 25 ou 30 ans !
Pourquoi l’âne fait-il si souvent l’objet de moqueries ?
« Il est au moins aussi intelligent que le cheval sinon plus. Il est aussi d’une remarquable sobriété et toujours courageux et vaillant » (H.L. Blanc)
« Il est d’un cœur généreux d’aimer les faibles et, Dieu merci, l’espèce asine est assez malmenée et assez peu prisée pour qu’il y ait quelque mérite à prendre sa défense… L’âne n’est l’objet d’aucune éducation, d’aucun dressage ; s’il lui arrive de ne pas obéir, c’est parce qu’on le commande toujours en le brutalisant : aussi le représente-t-on comme un animal stupide et entêté… Si l’âne était traité avec la même douceur et par les mêmes moyens que le cheval, on le rendrait aussi obéissant et on en ferait un serviteur sinon aussi beau, du moins aussi bon, dans la mesure de ses forces … Si l’âne a de la rancune, c’est qu’il se souvient ; s’il rue quand on le frappe, c’est qu’il a de la sensibilité… » (M. Ayrault)
Le plus spectaculaire reste sa robe ou pelage : couleur, longueur.
Leurs longs poils bruns et frisés, jamais brossés ou pansés formaient de longues touffes de poils appelées « cadenettes ». Certains baudets en avaient de telles longueurs qu’on les appelait« guenilloux » ou encore « bourailloux ».