Le petit patrimoine religieux est très présent en Vendée
Beaucoup de ces édifices ont leur raison d'être propre, commémoration d'un événement, apparition, récupération d'un ancien site de culte païen ou lieu de pèlerinage, on en trouve de toutes formes et toutes dimensions, parfois dans des endroits reculés. Certains, restaurés font l'objet de culte régulièrement, preuve que la dévotion vendéenne est encore très attachée à son histoire.
« On appelle petit patrimoine tous les objets des sites bâtis et du paysage qui possèdent une valeur historique et culturelle mais qui sont modestes dans leur aspect et leurs dimensions « . Aujourd’hui ces objets sont conservés et restaurés car ils sont les témoins d’une époque et d’un territoire donné.
Le petit patrimoine religieux de Vendée va de la simple croix blanche sur le manteau d’une porte dans le bocage, en passant par une lanterne des morts, une croix hosannière, une croix de mission, un oratoire ou un calvaire.
Superstition ou simple enseigne ?
Presque uniquement répertoriées sur les facades d’anciennes fermes, ou de bâtiments ayant rapport avec les travaux des champs, ces croix, toujours orientées au midi, ont longtemps été considérées comme un signe d’ordre superstitieux protégeant l’habitation ou l’étable des agriculteurs. Une autre hypothèse, plus ancienne n’est pourtant pas à écarter. Ne serait-ce pas tout simplement l’enseigne de la maison ? La croix une déformation symbolique de la forme d’une simple charrue…
Dans le bocage et jusque dans le marais, la croix blanche peinte à la chaux sur le manteau des portes des bâtiments de ferme ou de maison est à la fois la mise sous protection divine des lieux et l’éloignement du malin !
Les Lanternes des Morts plus nombreuses chez nos voisins de Charente ou des Deux-Sèvres sont plus rares en Vendée : édifice funéraire en forme de petite tour surmontée d’un pavillon ajouré dans lequel, le soir, on hissait une lampe allumée. Il en est une à Boufféré, mais de forme triangulaire !
De forme un peu similaire, la Croix Hosannière repose sur un soubassement. Le fût de la colonne est plein et surmonté d’une croix. Elle est parfois munie d’une tablette pour permettre de célébrer des offices, comme celle de Maillezais. Il en est d’autres remarquables à Réaumur, Bournezeau ou aux Chatelliers-Châteaumur.
Autre croix, autre signification, la Croix de Mission. Il fallait reconquérir les âmes et l’Eglise confiait à certains religieux le soin d’annoncer l’Évangile et d’exhorter les habitants à une plus grande foi dans des villes ou lieux où elle était en déclin. Les Croix de Mission érigées plus tard sont des souvenirs de ces périodes marquées par des confessions et des conversions massives.
Croix toujours, celle ces Calvaires. En hauteur, sur de petites buttes ou sur des socles, ce sont des ensembles comportant une croix centrale et des personnages pouvant être des saints, la vierge Marie comme à Maillé. On y accède par des marches, après avoir franchi un petit enclos de grilles, murets ou buissons taillés. Aujourd’hui ils font l’objet de belles restaurations comme celui du Langon.
Autres petits ou grands édifices voués au culte d’un Saint, d’une Sainte ou de la Vierge, les Oratoires. Ils peuvent être érigés sur un lieu d’apparition ou de miracle ou de simple étape sur un pèlerinage.
Très modeste comme une simple niche dans la roche avec une statuette de la Vierge comme à Auzay ou plus sophistiqué avec des colonnettes ou lanternons, l’oratoire au sens élargi peut être aussi une chapelle privée contiguë d’un château par exemple.
En Vendée les oratoires sont appelés arciaux ou arceaux comme l’arceau de Saint Graoust au Langon.