Petits yeux, nez fureteur, la loutre repeuple le Marais Poitevin.
Très discret cet animal solitaire et nocturne se développe peu à peu dans la région ; sa présence est un bon indicateur de la qualité de l'eau. Un animal occupe un territoire assez vaste d'une 40aine de kilomètres carrés et change de "gîte" très souvent. Son caractère joueur et son agilité dans l'eau force l'admiration, elle est en passe de devenir l'emblème, de cœur, du Marais Poitevin.
La Loutre d’Europe est un peu l’emblème du Marais poitevin.
Longtemps chassée pour sa fourrure, c’est seulement depuis le début des années 1970 qu’elle n’est plus traquée mais au contraire protégée.
La loutre est une excellente nageuse grâce à son corps fuselé qui peut atteindre 80cm se terminant par une queue effilée, et à ses pattes à la palmure développée. Elle vit au bord des cours d’eau.
Son pelage de poils courts ou poils dits de bourre, fins et denses et poils longs dits poils de jarre, brillants et lisses et surtout imperméables qui la protègent du froid est marron foncé, plus clair sur la face ventrale, surtout au niveau du cou.
C’est un carnivore de la famille des mustélidés qui mange facilement 1 kg de nourriture par jour.
Son mode de vie
En France, la Loutre est devenue crépusculaire et nocturne. Elle passe sa journée à se reposer dans son gîte tandis que la nuit est principalement consacrée aux déplacements et à la recherche de nourriture. Territoriale et solitaire, elle ne vit en couple que pendant la période du rut. La maturité sexuelle est atteinte vers 2-3 ans. L’accouplement peut avoir lieu toute l’année et se passe sur terre ou dans l’eau. La gestation dure une soixantaine de jours, sans diapause. La femelle met bas de 1 à 3 loutrons aveugles pesant une centaine de grammes. Ils s’émancipent entre 8 à 12 mois et peuvent vivre jusqu’à 3-5 ans dans la nature contre 15 ans en captivité. La Loutre d’Europe est essentiellement ichtyophage (se nourrissant principalement de poisson) mais, opportuniste, elle consomme également d’autres types de proies : amphibiens, invertébrés aquatiques, mammifères, oiseaux,…
Elle chasse sous l’eau les poissons dont elle se nourrit à 90%. Ses narines et ses oreilles se ferment en plongée. Ce sont ses moustaches ou vibrisses qui lui indiquent par les vibrations et lui permettent de repérer ses proies. Elle se nourrit aussi d’amphibiens ou d’écrevisses et d’anguilles. Elle joue avec ses proies avant de les engloutir ! Pour manger de petits crustacés ou coquillages, elle se sert de petites pierres qu’elle frappe sur son ventre !
La loutre est discrète
C’est un animal solitaire qui vit surtout la nuit ce qui rend son observation difficile, mais elle laisse de nombreux indices de sa présence : des empreintes de pas dans les terrains meubles des berges. Elle y installe son » gîte » fait de branchages et auquel elle accède par une entrée sous l’eau que l’on appelle catiche. Elle y met au monde ses petits loutrons (un ou deux par portée) qu’elle élève seule et garde avec elle jusqu’à l’âge de six mois environ.
Les traces les plus visibles de la loutre sont les « épreintes » : ces crottes très caractéristiques aux odeurs de miel et de coquillages.
On la rencontre dans le Marais Poitevin et de plus en plus rarement dans les polders de la Baie de l’Aiguillon. Sa disparition est due à la pollution et au piégeage mais aussi aux collisions routières nocturnes. C’est pour cela que depuis les années 90 des passages à loutres ou tunnels sous les chaussées dans le marais ont été aménagés.